Tissu

Continent coloré, l’Afrique se révèle dans ses tissus, pagnes ou étoffes. Ils sont de toutes les cérémonies, mais aussi du quotidien, et leurs imprimés sont particuliers et originaux, les amateurs ne s’y trompent pas et la haute couture les utilise souvent dans des mises en scène prestigieuses. Ils apportent une chaleur, une tenue, et rappellent à l’allure altière des femmes africaines qui s’en enrubannent, ou se parent seulement d’un de leur rectangle pour serrer leur taille et porter leur enfant.

Le wax de l’Afrique de l’Ouest, précieux aux dynasties Ashanti, a une histoire particulière. Les colons hollandais expédièrent les valeureux guerriers Ashanti se battre en Indonésie. Ces derniers retournent plus tard dans leur pays les malles remplies de batiks de Sumatra à offrir à leurs épouses. Le succès fut tel, que les commerçants hollandais décidèrent de concevoir des usines prêtes à fabriquer des quantités incroyables de pagnes destinés aux Africains. Inspiré de chaque événement particulier, les fabricants et leurs conseillers locaux ont continué à s’inspirer de l’Afrique, de ses us et coutumes pour produire des centaines de milliers de kilomètres de wax qui sont vendus à travers toute l’Afrique.

Depuis lors, et fort heureusement, puisqu’il s’agit ici de leur patrimoine culturel, les Africains ont également construit leurs propres usines, à Abidjan, au Bénin, au Sénégal, une économie toujours florissante et qui égaie les marchés !

Dans les tissus africains, l’on retrouve également le bazin, tissu uni, coloré pastel ou blanc, damassé, assez épais, utilisé pour les costumes de cérémonie. Le Tioup est un dérivé du bazin, à la différence que chaque pièce blanche est unique puisqu’on lui applique une teinture bleue manuellement, un must de la culture mandingué. Le Rabal est le tissu typique des peulhs bororo qui le portent en toute occasion, très fin et aux motifs de bandes colorées le plus souvent dans les tons orangés.

Le Khartoum est un tissu originaire du fleuve Sénégal, il est tissé de coton très fin et présente des motifs assez colorés, les femmes mauritaniennes l’utilisent en voile, châle et chèche. Les batiks sont aussi des tissus africains très prisés pour élaborer toutes sortes de tenues féminines et se couvrir les épaules, la tête ou le visage. Le magnifique bogolan est traditionnel et plutôt décoratif. Créé par les Sénoufo, il demande de longues heures de travail, un tissage effectué à la main pour un tissu très épais trempé dans une teinture végétale qui donne des tons chauds de bruns, des formes géométriques, des animaux sont alors peint dessus selon un procédé ancestral. Le bogolan peut servir de couverture et pare les Dogons lors de cérémonies rituelles.

La richesse des tissus africains réside tant dans leur création que dans la variété des couleurs, des motifs, des matières. Ils racontent tous une histoire, et sont assimilés à des événements particuliers de la communauté. En occident ils rencontrent un fin succès pour leur aspect décoratif, ethnique, original. A petite dose ou à profusion, portez-les, ou créez avec, un intérieur des plus authentiques.